Ce site dédié à l'oeuvre de Charles JULIET est un espace de documentation subjective et de rencontre entre ses Lecteurs et l'Association "La Cause des Causeuses", avec son accord, les principaux événements concernant son actualité éditoriale et ses rencontres publiques y ont été évoqués. Suite à son décès le 28 Juillet 2024, ce site est désormais consacré à la mise en valeur de son oeuvre.
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ANTHOLOGIE SUBJECTIVE oeuvre de CHARLES JULIET | 04/09.08.2024 | REVUE LE CROQUANT N° 26 | Entretien avec Frédérique LIGNON | automne -hiver 1999-2000

       

LE CROQUANT N°26

 

 

Charles JULIET 

       

On n'est jamais trop humain...

 

              Charles Juliet est désormais connu, reconnu. En France et hors des frontières. Ses voyages en Espagne, en  Allemagne, au Mexique, au Japon, bientôt en Corée où deux de ses ouvrages vont être traduits, son travail  d'écrivain en résidence, ses participations à divers colloques, n'empêchent pas qu'il reste ce qu'il est : un homme rare, qui module ses mots et ses silences, un de ces "visages qui ne trahissent pas", pour reprendre une formulation de Camus.

        Son parcours qu'il assimile à un travail sur soin, nous l'avons revisité ensemble au cours d'un entretienn cernant à la fois le travail et l'homme au temps présent. Ce dossier en présente les grandes lignes. De la peur ontologique, de la culpabilité convertie en dynamique d'écriture, Charles Juliet a opéré le passage à une reconstruction, et au bonheur d'écrire. Tout est plus facile désormais ? Peut-être... parce que tout a été si difficile, longtemps indéchiffrable.

            Ce qui frappe en lisant Charles Juliet, ce n'est pas tant une pensée donnée qu'une réflexion à l'oeuvre dans laquelle est interpellé le lecteur. De même au cours d'une conversation ! L'interlocuteur est embarqué. Le voilà invité à faire la moitié du chemin, non par défaut; mais de surcroît. Charles  Juliet n'impose ni un nouveau langage ni d'autres clés, encore moins une mode, juste l'intensité d'une présence, l'évidence d'une obsession. Longuement, sa recherche fut indissociable du protocole du "Je", à peine un protocole, mais des poèmes, le Journal, quatre tomes parus à ce jour. Il écrit maintenant de la fiction, des nouvelles, une pièce de théâtre, variantes et explorations d'un univers personnel, une même source courante, enfin libre.

Frédérique Lignon

 

Entretien avec Charles Juliet  ( Extraits)

Recueilli par Frédérique Lignon

 

F.L   Partons du Journal". Vous l'avez commencé quand ?

C.J   Quand j'ai décidé de me mettre à l'écriture en 1957-58. Le tome IV s'arrête en 1998.

F.L   Vous préparez le tome V ?

C.J   Oui. Je travaille à parachever des notes. Ecrire un Journal représente un ancrage dans le réel. Au fond, l'écrivain est toujours témoin de son temps. C'est là qu'il trouve ses matériaux.

F.L   Vous étiez en résidence en Juillet 1999 ?

C.J   Oui, un mois au Mont-Noir, un mont des Flandres, à la frontière avec la Belgique, un lieu où Marguerite Yourcenar a passé son enfance. J'y étais avec trois autres écrivains, dont une italienne, un écrivain français et une romancière finlandaise. J'occupais une petite maison, l'ancienne bergerie du château. Mais celui-ci a été détruit pendant la guerre de 14-18, et il n'a jamais été reconstruit. Il n'en subsiste que la plateforme, sur laquelle il s'élevait.

       Il m'a fallu une dizaine de jours pour m'acclimater.

F.L   Vous avez travaillé quels textes ? Le Journal ?

C.J   Pas trop, j'ai surtout écrit un texte pour le catalogue d'une amie peintre brésilienne, Héloïsa Novaes. Elle va exposer au printemps à Paris. Au Centre culturel Latino-Américain. 

            J'ai également travaillé à des nouvelles, dont une, Mon ami Pierre, que le journal Le Nord, va publier en janvier prochain. 

F.L   Entrer dans un rythme, c'est important pour vous , même dans votre oeuvre ? Quel rythme ont vos journées ?

C.J   Il est toujours le même. Le matin j'ai du mal à démarrer, je ne fais pas grand chose. Quand je suis à Lyon, j'écris des lettres, puis je vais me promener, ou lire, éventuellement écrire dans un café. C'est un rite qui m'est nécessaire. Je rentre et me met à ma table. Je travaille les après-midi pendant trois ou quatre heures. Je travaille aussi le soir... si j'en ai l'énergie. Ecrire me fatigue beaucoup. Quand j'ai travaillé trois ou quatre heures l'après-midi, je n'ai plus assez d'énergie pour m'y mettre en soirée. Si je ne travaille pas, je lis. En fait, je suis toujours à ma table.

F.L   Vous êtes un lecteur à l'appétit énorme ?

C.J  Oui. A présent je me rends compte que j'ai passablement lu... peut-être pas toujours des oeuvres intéressantes mais enfin...

[...]

F.L   Vous participez à un colloque de psychanalystes et de spécialistes de l'enfance à Annecy, mi-novembre. Votre contribution est publiée plus loin. Quel rapport avez-vous à la psychanalyse. Est-ce qu'elle est importante pour l'écrivain que vous êtes/

C.J  Je ne connais pas suffisamment l'oeuvre de Freud et de Jung. Mais la psychanalyse est présente partout, dans les journaux, les magazines et j'ai absorbé pas mal de choses. Par tout le travail que j'ai fait sur moi-même, j'étais bien préparé à accueillir le peu que j'au pu recevoir.

F.L   Vous intervenez sur "la culpabilité". C'est le point de départ, une nécessité d'écriture ?

 

TEXTE EN COURS DE TRANSCRIPTION 

 

 

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